Depuis la crise sanitaire, les formations à distance sont entrées dans les mœurs. Au fil des mois, professeurs et élèves ont appris à maîtriser ces nouveaux outils qui offrent des formules complémentaires aux apprentissages traditionnels en présentiel. L’emlyon s’apprête à lancer une certification « Pilotage de la stratégie » à distance, qui optimise les atouts de l’enseignement en ligne en conservant les mêmes niveaux d’exigence qualitative. Rencontre avec Thomas Gauthier, enseignant à l’emlyon, pour échanger sur les spécificités de cette certification en ligne.
Multiplier les points de contact grâce au distanciel
Les cours en ligne étaient plus marginaux avant le début de la pandémie. Thomas Gauthier, qui enseigne notamment la prospective à l’emlyon, avait néanmoins « quelques expériences, notamment pour des séances d’accompagnement ». Une utilisation parcimonieuse du distanciel qui a été bouleversée par la crise sanitaire. Comme les autres établissements d’enseignement, l’emlyon a basculé en ligne au printemps 2020, avant de reprendre progressivement les cours en présentiel dans les mois qui ont suivi.
Une expérience qui a représenté des défis, mais qui a également démontré que les cours à distance pouvaient avoir de nombreux atouts, en particulier pour des élèves qui sont par ailleurs des professionnels, comme c’est le cas de l’emlyon. « Aujourd’hui, on est à nouveau en présentiel (pour la plupart des cours), mais nous avons conservé du distanciel pour multiplier les points de contact avec les apprenants », précise Thomas Gauthier. Entre une plus grande autonomie et la capacité d’avancer à son rythme en fonction des aléas de sa vie professionnelle et familiale, certains candidats aux formations professionnelles sont attirés par les formules à distance.
Un apprentissage à son rythme sans négliger les interactions
C’est cette nouvelle donne et cette expérience réussie qui ont poussé l’emlyon à proposer une certification pilotage de la stratégie en ligne. Il ne s’agit pas pour l’établissement d’offrir un diplôme au rabais ou de chercher à faire en ligne la même chose que sur le campus, mais à réfléchir à des évolutions qualitatives pour un type de formation complémentaire au présentiel. « La formule distancielle permet à un plus grand nombre de participer et nous avons plusieurs adaptations en réflexion », ajoute Thomas Gauthier.
Selon lui, et notamment pour le cours de prospective dont il a la charge, « la découverte du socle théorique se fait au rythme de l’apprenant avec des contacts interactifs qui permettent de questions sur les fragments théoriques ». Les participants seront notamment appelés à mettre en corrélation les enseignements avec les situations qu’ils rencontrent au quotidien dans leurs entreprises. « Nous voulons apporter de la réflexivité sur sa propre expérience professionnelle et sur ses propres pratiques ».
« L’apprenant progresse à son rythme. Il va chercher sur son propre terrain ses éléments de réponse. Nous voulons qu’il se nourrisse de ce qu’il fait au quotidien pour illustrer et questionner les apports théoriques », insiste Thomas Gauthier, qui ajoute qu’il y aura « également une séance live où nous serons tous ensemble et où les apprenants pourront poser des questions ».
Projection sur le futur pour mieux l'appréhender
Le cours de prospective de Thomas Gauthier, baptisé « Futurs Durables » amène « les participants à se questionner sur les représentations qu’ils ont du futur pour les aider à réaliser que les projections sur le futur sont utilisées au quotidien et que l’on passe notre temps à anticiper tout en ayant une image assez pauvre du futur ». Un cours qui a vocation à « agir dans l’incertitude ». « Les circonstances qui vont se déployer ne sont pas prévisibles. On ne peut pas contrôler le monde. Si un stratège fait l’effort d’imaginer des futurs pluriels, il se dote d’une mémoire des futurs et est beaucoup plus à l’aise avec l’inédit et l’idée de surprises ».
