Garnir le bureau de plantes, offrir un accès à une salle de sport, ou un massage à ses collaborateurs, toutes ces actions sont décrites comme vecteur de bien-être au travail. Cependant, aucune d’entre elles ne s’attaque véritablement à cette problématique. En France, 46% des collaborateurs considèrent que leur bien-être au travail est une priorité, pourtant, moins de la moitié d’entre eux se dit en bonne santé (physique ou mentale), et 93% des employés se disent affectés par le stress dans leur rôle. Face à cette problématique, les entreprises ont, dès les années 2000, commencé à créer de nouveaux rôles. Ceux-ci ont comme mission principale de veiller au bien-être de leurs collaborateurs.
L'épanouissement par et pour son travail
Généralement, on se réfère au bien-être au travail comme à un sentiment global de satisfaction et d’épanouissement vis-à-vis de et via sa profession. C’est un concept allant au-delà de l’absence d’atteinte à la santé. Dans sa définition légale, (Code du travail, article L4121-1), ce concept représente « l’ensemble des facteurs relatifs aux conditions dans lesquelles le travail est exécuté ». Cela englobe des critères se rapportant à :
- La santé physique, tels que :
- La sécurité au travail et prévention des accidents,
- La protection de la santé de l’employé,
- L'ergonomie,
- L'hygiène,
- Etc.
- La santé mentale, qui englobe les aspects psychosociaux du travail, dont :
- L’organisation du travail (l’autonomie, les responsabilités, …),
- Le contenu du travail (le rythme de travail, la diversité des tâches, l’intérêt pour celles-ci),
- Les conditions générales de travail (le type de contrat et d’emploi, le salaire, les horaires de travail),
- Les relations interpersonnelles sur le lieu de travail (entre travailleurs, relations de hiérarchie, le climat social, …),
- Etc.
Quand on parle de bien-être, on se concentre donc sur le sens que chacun des collaborateurs donne aux situations vécues au sein de la sphère professionnelle : défis, contraintes, avantages sont à prendre en considération. Ces perceptions entraînent des conséquences qui peuvent être physiques, psychologiques, émotionnelles. Pour le collaborateur, elles se traduisent notamment par son niveau d’implication, d’efficacité dans son rôle.
Puisque la majorité des Français passe une partie importante de son temps à travailler, que ce soit à distance, ou en présentiel, le faire dans une structure adaptée à ses propres besoins devient une priorité.
Si le bien-être au travail est une manière de percevoir son épanouissement dans et par son métier, il n’est cependant pas à confondre avec la « QVT », ou « Qualité de Vie au Travail ». Ce terme correspond lui aux conditions de travail des employés, et aux différentes manières de les améliorer (promotion de pratique sportive, d’une alimentation diversifiée, … sur le lieu de travail). Ces politiques de QVT et de bien-être s’influencent mutuellement, et il est généralement conseillé de les conjuguer afin de prévenir et endiguer les risques psychosociaux. Cette dernière doit donc se faire de manière stratégique et collective, car aucun collaborateur n’est totalement à l'abri de ces risques.
Les risques psychosociaux
Ce terme recouvre les risques qui peuvent être occasionnés par l’activité professionnelle en elle-même, par son environnement ou son organisation. Ils sont répartis en 3 catégories :
- Le stress : soit un déséquilibre entre les contraintes et les ressources dont on dispose.
- Les violences internes : les actes violents de la part de collaborateurs au sein de l’entreprise. On considère des actes comme du harcèlement (moral ou sexuel), et les conflits de grande ampleur.
- Les violences externes : les actes tels que les insultes, menaces, et autres incivilités, ainsi que les agressions physiques. Elles sont commises par des personnes extérieures à l’entreprise.
Ces risques psychosociaux peuvent entraîner des conséquences pour les personnes qui les subissent. Au niveau physique, on peut constater l’apparition de troubles mucosquelettiques, et de maladies cardiovasculaires. Au niveau psychologique, dépression, anxiété, épuisement professionnel apparaissent fréquemment chez les collaborateurs. Ces risques peuvent aller jusqu'à pousser des employés à démissionner.
Entre risques et bien-être, comment trouver l’équilibre ?
Un bien-être insuffisant au travail ou son absence impactent aussi bien le collaborateur que l’entreprise. La mise en place d’une stratégie pour identifier, définir, et endiguer ces risques doit être pensée adéquatement pour agir sur la motivation et l’ambiance collective. Elle peut faire naitre un climat d’écoute, de respect et de bienveillance, en plus de prévenir des risques ciblés.
Pour ce faire, cette démarche devra se concentrer sur des facteurs organisationnels : répartition de la charge de travail, relations entre collaborateurs et hiérarchie, et le sens donné à son travail et ses attributions. Il faut notamment trouver un équilibre entre la culture de l’entreprise et son application concrète.
Sensibiliser, prévenir, agir
Le fait de garantir le bien-être de ses employés incombe à l’employeur. Il doit sensibiliser ses employés aux risques professionnels, prévenir leur apparition ainsi que mettre en place des actions permettant d’augmenter ce sentiment de bien-être au travail. Dans les faits, les entreprises confient cette mission à différents professionnels. Praticien du bien-être, référent RPS (Risques Psycho-Sociaux), ou « Chief Happiness officer » en sont quelques exemples. Avec les responsables QVT, Ils œuvrent afin de favoriser l’épanouissement professionnel des employés.
Ils y arrivent en veillant aux critères suivants :
- L’élaboration d’une culture de travail : elle doit être propre à l’entreprise, et les collaborateurs doivent être capables de se l’approprier facilement. Elle doit avoir un impact positif sur eux, et pouvoir être déclinable en actions concrètes.
- Faciliter les liens internes : ils sont garants d’une cordialité générale, et de la bonne entente au sein des équipes, et si possible de manière plus globale, entre les départements et unités. Cela passe notamment par la mise au point d’activités collectives et fédératrices.
- Veiller aux conditions de travail : s’assurer que chacun dispose des ressources nécessaires et adaptées, et veiller à ce que les conditions de travail soient propices à l’accomplissement des missions de chacun fait partie de leurs attributions.
Des bénéfices pour tous
Bien que le bien-être au travail soit une responsabilité légale de l'employeur, s'y intéresser en tant que manager, ou employé peut également avoir des bénéfices : faire le point sur son propre sentiment de bien-être, remettre en perspective les actions mises en place sur le lieu de travail, ou amener de nouvelles initiatives afin de participer à l'élaboration d'un environnement aussi épanouissant que possible ! En tant qu'employeur ou responsable, se familiariser avec des thématiques spécifiques et s'y former permet de s'outiller face à des enjeux ciblés, et les résoudre de manière efficace et durable.