44% des salariés seraient en état de détresse psychologique* : la pression au travail est une réalité que de nombreux employés, managers et collaborateurs doivent affronter quotidiennement. Face à cette affolante réalité, il devient essentiel de comprendre les mécanismes du stress pour mieux le gérer. Éclairages avec Marleine Mazouz, consultante et coach spécialisée en développement personnel, prévention des RPS et analyse transactionnelle, formatrice auprès du Centre de formation Entreprises de l'UDD.
* Baromètre OpinionWay, mars 2023
Inégaux face au stress
Explorer les différentes facettes du stress et les moyens de le surmonter : il convient de commencer par le commencement ! Tout le monde ne l’absorbe pas de la même façon et chacun l’exprime différemment. Les sources de stress peuvent varier : la charge de travail, la peur de ne pas réussir, la pression des délais, ou encore des interactions tendues. De même, les réactions sont multiples et peuvent aller, par exemple, d'une surconsommation alimentaire à de l’agitation, jusqu’à un impact profond sur la vie personnelle.
Le dialogue est un premier pas : « Parler et partager son stress permettent de relativiser. Dissimuler n’est pas une force », explique Marleine Mazouz. L’importance d’un environnement de travail où les employés peuvent échanger ouvertement sur leurs difficultés est donc primordiale pour prévenir l’accumulation de tensions.
Stress chronique : un danger sous-estimé
Se faire accompagner, prendre du recul : cela permet aussi de comprendre et détecter les différences entre le stress aigu et le stress chronique. Alors que le premier se manifeste par des « pics » temporaires, comme un dossier urgent ou une situation conflictuelle, le stress chronique s’installe plus durablement et peut avoir des conséquences graves. Marleine Mazouz le décrit ainsi : « On s’endort et on se réveille avec. Il nous habite en permanence, et génère un stress oxydatif qui agresse nos cellules et affecte notre santé physique et mentale. »
Cette forme de stress, souvent due à une gestion inadéquate des émotions ou à des événements marquants, est plus difficile à évacuer. Pour s’en prémunir, il est nécessaire de mieux se connaître et d’adopter un schéma de pensée rationnel, plutôt que de rester dans l’émotion. La gestion du stress passe aussi par l’identification des premiers signes d’alerte, qui peuvent être comportementaux (boulimie, ongles rongés) ou émotionnels (irritabilité, fatigue).
Préserver sa santé avant tout
Un stress mal géré peut déclencher des troubles plus graves, comme le burn-out (épuisement professionnel), le bore-out (ennui au travail) ou le brown-out (perte de sens au travail). Face à ces risques, il est indispensable de réagir dès les premiers signes de surcharge. La phase de résistance, où l’on tente coûte que coûte de continuer malgré la fatigue, est une période critique. Si elle n’est pas gérée, elle peut conduire à un épuisement total.
Soulager le stress
Des techniques et exercices de relaxation ont fait leurs preuves pour améliorer la gestion stress. La technique de la cohérence cardiaque est simple mais efficace : trois fois par jour, il suffit de respirer calmement à raison de six respirations par minute pendant cinq minutes. Cela permet de réguler le rythme cardiaque et d’apaiser l’esprit. En complément, les démarches liées à la Qualité de Vie au Travail (QVT) sont incontournables car, « pour améliorer le bien-être des employés, il faut soigner les conditions de travail dans leur ensemble et non seulement les individus ».
Une formation « gestion du stress » destinée aux entreprises
La formation « Gérer son stress pour plus de sérénité et d’efficacité » permet une prise de conscience, libère la parole et donne des clés pour s’extraire de la spirale du stress au travail.
Elle est dispensée par le Centre de formation Entreprises de l’Université du domicile, qui propose des formations en efficacité professionnelle, en management, en RH ou pour les CSE.