Akteos, spécialiste de l'interculturel en entreprise, aborde le sujet des fusions-acquisitions, un sujet brûlant pour les entreprises qui souhaitent outiller leurs collaborateurs et assurer la réussite de leurs projets à l'international.
Frictions et échecs
Dans notre monde globalisé, les fusions-acquisitions (F&A) se multiplient. Pourtant, selon une étude réalisée par Harvard Business Review, 70 à 90% des fusions-acquisitions échouent à atteindre leurs objectifs initiaux. Pourquoi ? La réponse ne réside pas uniquement dans des enjeux financiers ou stratégiques, mais souvent dans les différences culturelles entre les entreprises impliquées.
C’est là qu’intervient l’accompagnement interculturel, une démarche qui aide à créer des ponts entre deux organisations. En anticipant et en gérant les écarts culturels entre les organisations et entre les individus, ce type d’accompagnement réduit significativement les risques de frictions inhérents à une fusion-acquisition.
Les défis interculturels d’une fusion-acquisition
Une fusion-acquisition ne se résume pas à aligner des bilans comptables ou des organigrammes. Elle implique aussi de faire coexister deux visions du monde, deux ensembles de valeurs et deux manières de travailler. Ces différences peuvent rapidement se transformer en obstacles :
- Organisation et hiérarchie : Une entreprise peut favoriser une structure très hiérarchique tandis que l’autre prône des équipes autonomes. Ces divergences peuvent ralentir le processus de prise de décision.
- Communication : Les cultures dites à “faible contexte” (comme l'Allemagne ou les États-Unis) privilégient des messages explicites, tandis que les cultures à “haut contexte” (comme le Japon ou l'Inde) comptent sur des subtilités non verbales, ce qui peut brouiller la communication et faire perdre de l’information.
- Rythme de travail et gestion du temps : Ce qui est considéré comme un délai raisonnable dans une culture peut sembler inacceptable dans une autre, ce qui est source de stress inutile.
Ces malentendus peuvent rapidement freiner les synergies attendues d’une fusion-acquisition.
L’interculturel, un levier de réussite
Face à ces défis, la compréhension interculturelle s’impose comme une compétence incontournable. Voici comment la formation interculturelle peut accompagner les entreprises :
1. Guider les dirigeants : L’accompagnement commence par une sensibilisation des décideurs. Ils apprennent à identifier et comprendre les différences culturelles qui pourraient nuire à la collaboration. Il devient aussi nécessaire d’adapter son style de management à leur nouveau contexte.
2. Former les équipes opérationnelles : Les collaborateurs ont aussi tout intérêt à développer leur intelligence interculturelle pour collaborer plus efficacement : mieux comprendre les enjeux de la diversité culturelle et réduire les conflits tout en faisant naître une réelle intelligence collective.
3. Améliorer la communication : La communication interculturelle est un pilier essentiel de toute collaboration internationale. Pour favoriser une meilleure compréhension mutuelle, il est crucial d’éviter les malentendus linguistiques liés à la culture.
L’impact mesurable de l’accompagnement interculturel
Les deux premières années suivant une fusion-acquisition sont souvent les plus critiques. C’est durant cette période que les tensions interculturelles se font le plus sentir, rendant difficile l’intégration des équipes et des processus. Selon une étude menée par Mercer, 70 % des entreprises identifient la culture organisationnelle comme l’un des principaux obstacles au succès de ces opérations.
L’accompagnement interculturel joue un rôle clé en réduisant ces tensions. En sensibilisant les dirigeants et les équipes aux différences culturelles et en leur fournissant des outils concrets pour y faire face, cet accompagnement aide à transformer des défis en opportunités. Par exemple, des formations spécialisées sur la négociation dans un contexte interculturel permettent aux collaborateurs de mieux comprendre les attentes et les modes de communication de leurs homologues, renforçant ainsi la collaboration.
Au-delà de la résolution des conflits, ce type de démarche offre un véritable avantage compétitif. En valorisant les différences et en développant une nouvelle identité commune, les entreprises peuvent bâtir des bases solides pour leur succès à long terme.
Conclusion : miser sur l'humain pour réussir
Le succès d’une fusion-acquisition ne repose pas seulement sur les chiffres, mais sur la capacité des humains à collaborer. L’accompagnement interculturel, en aidant les entreprises à dépasser leurs différences culturelles, constitue une véritable stratégie gagnante.
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