L’alternance est une voie de formation qui attire : en 2020, près de 500 000 contrats d’apprentissage ont été signés, et plus de 110 000 contrats de professionnalisation.
Vous pensez peut-être que vous ne répondez pas aux critères d’éligibilité, ou bien que ce type de formation n’est pas adapté pour apprendre le métier que vous visez. Et si l’alternance était en fait la solution pour réaliser votre projet professionnel ?
Topformation démêle le vrai du faux et fait le point sur la réalité de l’alternance.
1. « L’alternance, c’est pour les mauvais élèves qui veulent arrêter les études »
FAUX. L’apprentissage en France est encore trop souvent considéré comme une voie parallèle pour les élèves en difficultés qui ne souhaitent pas poursuivre dans le système scolaire. Un choix « faute de mieux », qui assurerait l’insertion professionnelle de ceux dont on pense les perspectives professionnelles limitées.
Et pourtant, les perspectives suite à un contrat en alternance sont nombreuses ! Il est possible de préparer un diplôme jusqu’au niveau BAC+5 dans un grand nombre de domaines, qui aura la même valeur qu’un diplôme équivalent obtenu par la voie classique… l’expérience en plus ! En 2020, 36% des apprentis avaient un niveau égal ou supérieur à BAC+2.
Chez nos voisins allemands, l’alternance est d’ailleurs considérée comme une voie d’excellence de la formation professionnelle. Une voie porteuse mais exigeante, qui requiert une grande motivation et des qualités d’adaptation pour concilier avec succès études et travail.
2. « J’ai passé l’âge de faire de l’alternance »
PROBABLEMENT FAUX. Si vous êtes à quelques années de la retraite, le moment n’est sans doute pas le plus propice pour envisager une formation par alternance. Dans tous les autres cas, l’alternance peut être une opportunité à saisir pour accéder à un nouveau poste ou réussir votre reconversion professionnelle !
La formule n’est en effet pas destinée uniquement aux étudiants, ni même aux jeunes actifs. Deux types de dispositifs permettent d’accéder à une formation en alternance : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Le contrat d’apprentissage représente la formule la plus populaire et celle que l’on associe spontanément à l’alternance. Il est accessible aux jeunes entre 16 et 29 ans, tranche d’âge qui peut être élargie pour les adultes en situation de handicap ou les créateurs d’entreprise.
Le contrat de professionnalisation n’implique pas de limite maximum d’âge, sous réserve d’être inscrit en tant que demandeur d’emploi au-delà de 26 ans. Il représente alors une voie d’insertion privilégiée sur le marché du travail et un atout majeur dans un parcours de reconversion.
>> Consultez notre article dédié aux différents types de contrat en alternance pour plus de détails (éligibilité, salaire...).
3. « L’alternance est plus adaptée aux métiers manuels »
FAUX. Historiquement, l’alternance est en effet plus répandue dans les métiers manuels, comme les professions du BTP auxquelles ont été formés 48 427 apprentis en 2020. Aujourd’hui, le visage de l’alternance a bien changé, et il existe des formations de ce type pour accéder à presque tous les métiers, y compris dans les services. Le commerce est le secteur en tête pour le recrutement d’alternants en 2020, à la fois en contrat d’apprentissage et en contrat pro.
À noter qu’il est également possible de réaliser un contrat d’apprentissage dans la fonction publique, comme près de 15 000 alternants chaque année qui rejoignent une administration, une collectivité territoriale ou un hôpital.
Au sein de tous ces secteurs, des postes de différents niveaux sont accessibles, de la fonction exécutant / support à des positions de Chef de projet ou de Responsable d’équipe.
La formation en alternance est tout de même inadaptée à certains métiers : si vous souhaitez devenir médecin ou avocat, il faudra vous tourner vers un parcours classique.
4. « Il est difficile de trouver son école ou son entreprise »
VRAI ET FAUX. Trouver le duo idéal École – Entreprise est un sujet d’inquiétude pour de nombreux potentiels et futurs alternants. En effet, certaines formations en alternance sont particulièrement sélectives, et toutes les entreprises n’acceptent pas ce format pour diverses raisons : manque de connaissance du dispositif, préférence pour un contrat à temps plein, ou encore manque de temps pour former un alternant.
En matière de stratégie de recherche, il n’y a pas de règle : certains commencent par approcher les écoles ou organismes, quand d’autres préfèrent d’abord démarcher des entreprises susceptibles de les accueillir. Dans les deux cas, la bonne nouvelle est que les écoles et les entreprises qui proposent des formations en alternance ont souvent des relations privilégiées. Un recrutement par l’un ou par l’autre assure souvent un accès à une liste de contacts qui facilitera grandement la suite de la recherche.
Des évènements comme le Salon virtuel de l’alternance organisé par Topformation en décembre 2021 ont lieu toute l'année pour faciliter la rencontre entre futurs alternants, écoles et entreprises proposant des offres.
Les clés pour trouver la perle rare ? Une candidature soignée, une attitude proactive et beaucoup de motivation !
5. « L’alternance ne mène pas aux métiers d’avenir »
FAUX. L’alternance est, au contraire, un vivier de recrutement pour les entreprises qui souhaitent intégrer de nouvelles compétences dans leurs équipes. C’est notamment le cas dans les secteurs fortement impactés par la digitalisation, comme la banque et les assurances. Les recrutements en alternance se développent par exemple sur des postes nécessitant des compétences d’analyse de la data ou une connaissance de l’intelligence artificielle.
Les secteurs porteurs et en forte évolution comme celui de l’énergie (300 000 emplois d’ici 2030 selon l’association négaWatt) sont aussi à la recherche d’alternants dans des postes de chargé de maintenance, d’ingénieur ou encore de commercial.
L’alternance est parfois considérée par les entreprises comme une période d’essai qui permettra de mesurer l’adéquation entre les compétences de l’alternant et les missions proposées dans l’optique d’un recrutement. Il n’y a aucune obligation pour l’entreprise de proposer un CDI suite à l’alternance (ni pour l’alternant de l’accepter si c’est le cas), mais cela arrive fréquemment.
Dans tous les cas, un diplôme et une expérience réussie en alternance seront toujours un atout pour décrocher un emploi.
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