Rencontre avec Harriet Marin, fondatrice de Stardust MasterClass

Cette scénariste et réalisatrice revient sur son parcours et l'offre de formation de son organisme spécialisé dans l'audiovisuel.

formations audiovisuel

Pour les non-initiés, l’univers du cinéma est assez intimidant. Entre les coûts faramineux dans les écoles spécialisées et l’impression d’arriver dans un monde dans lequel on n’appartient pas, beaucoup sont ceux qui ont abandonné avant même d’essayer. Pourtant, nombreux sont les exemples de personnes qui ont démarré sans aides et qui ont réussi à se faire une place. C’est notamment le cas d’Harriet Marin, fondatrice de Stardust MasterClass, la plateforme e-learning dédiée au cinéma, à l’audiovisuel et à l’écriture. La réalisatrice ayant fait ses armes aux États-Unis nous explique comment concilier ses propres projets tout en proposant, grâce à sa plateforme, des formations dans plusieurs domaines.

Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous nous donner un aperçu de votre parcours ?

Harriet Marin : À la base, je suis scénariste et réalisatrice. J’ai étudié à New York University, l’une des meilleures universités de cinéma des US d’où sont sortis des réalisateurs comme Scorcese, Spike Lee et bien d’autres. J’avais fini première de mon département audiovisuel et dans les 5 % meilleurs élèves de tous les US. Lors de mon cursus, j’ai réalisé une dizaine de courts métrages, dont plusieurs avaient gagné des prix. Malgré tout, en arrivant en France, j’ai galéré, car même si je savais que je voulais être réalisatrice, je ne savais pas à quelle porte frapper. J’arrivais des États-Unis, ma famille n’était pas du tout dans le milieu, je n’avais aucun contact, j’étais un peu perdue.

Un mélange de succès et de frustration. Qu’avez-vous donc fait pour entrer par la bonne porte ?

HM : J’ai commencé tout en bas, comme stagiaire mise en scène sur des films, tout en étant lectrice pour TF1 et France 3 Cinéma et j’ai peu à peu grimpé les échelons. J’ai réalisé deux nouveaux courts métrages en France, puis un long (Épouse-moi sorti en 2000), avant de m’intéresser à la télé et à l’écriture de romans. J’ai eu la chance de travailler avec Gaumont, TF1, France Télévisions et Canal +, ainsi qu’avec Albin Michel qui a publié mon premier roman. Grâce à ma boulimie de travail, j’ai rencontré de nombreux professionnels, créé des liens et étendu mon réseau. Tout en développant mes projets et malgré mon bac + 6, j’ai suivi une trentaine de formations, car on ne cesse jamais d’apprendre dans notre milieu et il est essentiel de continuer à se former quand on en a la possibilité.

Comment en êtes-vous arrivée à l’idée de créer votre propre plateforme de formations, justement ?

HM : Stardust MasterClass est en quelque sorte l’aboutissement de tout ce que j’ai appris durant ces dernières 25 années et des fabuleuses rencontres que j’ai faites tout au long de ma carrière qui m’ont tant aidée à progresser. J’ai toujours eu une soif d’apprendre, et je sentais que c’était le bon moment de partager mon savoir.

J’ai créé ce que j’aurais rêvé d’avoir pour percer dans le milieu du cinéma, de l’audiovisuel et de l’écriture. Dans ces formations, j’ai mis – et bien évidemment je n’étais pas seule – tout ce qui peut être utile, non seulement pour démarrer, mener à bien ses projets avec les connaissances et les outils nécessaires, mais aussi perdurer. Pour cela, il faut tout un côté pratique et même pragmatique qui manque parfois en France. Car toute la gageure est là : percer et perdurer, en arrivant à vivre de sa passion.

Nos formations ont été développées dans cet esprit. Près de trois ans de travail ont été nécessaires pour aboutir à cette plateforme où mon équipe et moi avons mis tout notre temps et notre passion. Car un organisme de formations est comme un film, c’est un travail collectif. Sans mes formateurs et mon équipe, je ne serais jamais arrivée à ce résultat.

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À vos débuts, l’e-learning était encore assez peu utilisé. Qu’est-ce que cette technique d’enseignement a apporté au monde du cinéma, selon vous ?

HM : Si un site comme Stardust MasterClass avait existé à l’époque où je me suis lancée et même juste il y a quelques années, je peux vous assurer que je n’aurais pas galéré autant. J’aurais eu les connaissances pour me débrouiller grâce aux judicieux conseils prodigués dans les formations et les témoignages des professionnels qui sont passés par là et qui nous donnent les clés pour se déployer et percer. Et j’aurais su également comment nouer des contacts plus rapidement. Dès le départ, j’ai voulu démocratiser l’accès à ces métiers que de nombreuses personnes pensaient inaccessibles, car ce sont par excellence des milieux un peu fermés. Les écoles de cinéma privées sont souvent chères dans l’ensemble, et d’autres comme la FEMIS, prennent peu d’élèves. Il y a aussi de nombreux organismes qui proposent des formations en présentiel, et j’en ai d’ailleurs suivi beaucoup, mais dès le départ je ne voulais pas être un énième centre de formations. Je voulais vivre dans notre temps et proposer de l’e-learning, qui a le vent en poupe depuis de nombreuses années aux États-Unis et dans le reste du monde, car de plus en plus de gens se forment ainsi. Les formations en ligne donnent la liberté extraordinaire d’apprendre à son rythme d’où l’on veut, quand on veut. Et pourtant, l’apprenant n’est pas isolé, car il y a un support et un forum où les élèves échangent entre eux et ont la possibilité de se rencontrer s’ils le souhaitent.

Pour montrer la réalité de ces métiers, rien de mieux que de s’adresser à ceux qui l’exercent. Comme je fais ce métier depuis plus de 25 ans, j’en connais les rouages ; j’avais envie de les partager et de demander à mon entourage professionnel de le faire également. Sur les 60 professionnels que j’ai sollicités, 56 m’ont dit oui et ont joyeusement joué le jeu de la transmission. Je ne pourrai jamais assez les remercier. Parmi eux, vous trouvez des personnes telles que Éric Altmayer, le producteur de 0SS 117 ou La Vie scolaire, Gérard Krawczyk le réalisateur de Taxi, Sidonie Dumas la directrice générale de Gaumont, Laetitia Colombani l’auteure de La Tresse et des Victorieuses, Gérard Moulévrier directeur de casting de plus de 200 films et fictions, et bien d’autres, tout aussi excellents. J’ai de grandes ambitions avec Stardust MasterClass. À terme, notre objectif est que Stardust MasterClass devienne le référent en termes de cinéma, d’audiovisuel et d’écriture.

Stardust MasterClass s’est spécialisée dans l’univers du cinéma audiovisuel et l’édition, mais vous avez également lancé Formalis, qui délivre des formations dans d’autres domaines. Pouvez-vous nous en parler ?

HM : Pour Formalis, comme pour Stardust MasterClass, j’ai développé uniquement des formations dans les secteurs qui me passionnent depuis de nombreuses années. Vu la complexité du monde dans lequel nous vivons, mon objectif était tout simple : rendre nos apprenants autonomes dans des activités qui ont de beaux jours devant elles, contrairement à de nombreux métiers qui sont amenés à disparaître d’ici 2030. Je me suis intéressée à des domaines porteurs qui font du bien, non seulement à soi, mais aussi aux autres. Nous avons développé quatre thématiques : le bien-être et les médecines douces, le coaching, les métiers du web et ceux liés à la déco et l’immobilier. Nous nous mettons au travail en recrutant les meilleurs professionnels pour rédiger les formations tout en respectant la charte de qualité qui a fait le succès de Formalis. D’ailleurs, nous remettons régulièrement à jour nos formations, et ça aussi, ça fait la différence.

Que ce soit sur Formalis ou Stardust MasterClass, quel est le profil de vos apprenants ?

HM : C’est assez varié. Nos étudiants sont non seulement des jeunes qui se lancent dans le métier, mais aussi des intermittents du spectacle qui sont déjà en place et qui souhaitent approfondir un domaine ou ajouter une corde à leur arc. Nous avons aussi beaucoup de professionnels qui ont suivi une autre voie, mais qui ont toujours rêvé d’écrire ou d’exercer une activité dans le cinéma, l’audiovisuel ou l’écriture et qui finalement se l’autorisent. Ils se donnent enfin les moyens de poursuivre leur passion, tout en continuant leur métier ou en changeant complètement de vie. Enfin, nous avons aussi de très nombreuses personnes en reconversion professionnelle. C’est souvent le cas pour ceux qui ont choisi de suivre notre formation dédiée à la reconversion, avant justement de se spécialiser dans un secteur qui leur tient particulièrement à cœur.

Que peut-on attendre dans le futur, que ce soit de vos plateformes ou de vos projets personnels ?

HM : Côté formations, je vais continuer à en développer, tant pour Stardust que pour Formalis. Comme chaque formation nous prend plus d’un an entre le moment où je lance l’idée et le moment où elle est terminée, nous avons du pain sur la planche. Mais nous n’allons pas juste nous confiner aux formations. Nous voulons aussi nous déployer sur nos deux chaînes YouTube avec des vidéos que nous sommes en train de mettre en place. En septembre, nous avons lancé avec l’INA un webinaire pour nos élèves sur l’écriture de séries TV. Il y en aura de nouveaux par la suite. D’autres partenariats sont également en cours et vont être annoncés d’ici la fin du mois.

À travers notre fil d’actualité, nous traitons non seulement les sujets d’actu, mais aussi certains dossiers plus en profondeur, comme l’interview que nous avons fait du directeur juridique de la SACD. Côté perso, je travaille en parallèle sur un gros documentaire qui me tient très à cœur et que j’espère terminer d’ici la fin de l’année. Si je fais bien mon travail, il devrait faire beaucoup de bruit quand il sortira aux États-Unis, et évidemment en France. Je suis déjà en pourparlers pour en faire une série. Je m’attaquerai ensuite à mon deuxième long métrage et à mon troisième roman. J’ai les sujets, il me manque juste le temps !

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