La question au cœur du processus de créativité

Iris Créativité nous présente en trois étapes comment le processus d'intervention créative s'organise et quelle est la place du questionnement dans cette démarche.

Développez créativité

Le savoir faire principal d’un animateur en créativité et d’un facilitateur d’intelligence créative tient à une chose : l’art de poser des questions ! 

Comment cela se traduit-il tout au long du processus d’intervention créative ?

1- Le processus de pensée créative ne peut se déclencher qu’à partir d’un défi (challenge) formulé de façon à :

  • déclencher l’intérêt, la motivation des personnes à répondre à ce défi, c’est à dire qu’elles y ont un intérêt à le résoudre, qu’elles en sont parties prenantes 
  • déclencher l’imaginaire : on sait que les réponses « évidentes » n’ont pas abouti et qu’il va falloir rechercher des alternatives.
  • mettre en œuvre son pouvoir d’influence dans la décision et la mise en œuvre de la solution, de la création,…

Cela nécessite de faire expliciter 3 niveaux :

  • Les questions sur le réel : nous allons devoir recueillir des données pour contextualiser le projet – Il s’agira de dépasser les freins et limites perceptives à une véritable « observation » du réel, de façon à faire émerger l’implicite
    Les questions de type qui fait quoi ? où ? quand ? comment ? 
  • Les questions sur les affects, sur le ressenti, souvent plus difficiles à expliciter, nécessitant un accès à son intelligence émotionnelle ou affective – Des questions que l’on se pose en faisant la carte d’empathie du porteur du projet ou des utilisateurs finaux, en explorant les diverses modalités sensorielles – 
  • Les questions de diagnostic : les liens de cause à effet, les conséquences,… de type pourquoi ? qu’est-ce qui empêche ? Remonter en questionnements l’échelle des niveaux logiques. 
  • Les questions sur le besoin, le désir, la vision : elles vont amener le porteur de projet à se projeter dans le temps, dans la situation résolue : quelles ouvertures nouvelles ? cela permettrait quoi ? qu’y gagnerait-il ? et les autres ? les transformations du système ? les changements d’affects ? ce serait magique si… ? Si on réussit, ça nous permettra de… ?

A partir de là, le défi créatif pourra alors être reformulé à partir d’une question qui commence par « comment faire pour… » suivi d’un verbe d’action exprimé de façon positive et explicite. Il peut aussi se poser sous la forme « quelles hypothèses nouvelles ou scénarios nouveaux » si l’on est dans la prospective.

La façon dont je pose le challenge va induire une recherche d’idées vers des pistes très différentes.

La force du questionnement va me permettre d’ouvrir le champ de perception, d’aller au-delà des évidences et de regarder le réel différemment, avec d’autres regards.

>> Découvrir la formation : Clarifier la demande et explorer créativement le défi

2 – Dans la phase de recherche d’idées, de production d’imaginaire, l’animateur stimule l’imagination par des questions permettant des connexions forcées

  • Questionnements associatifs : cela vous évoque quoi ? À quoi cela vous fait-il penser ? Et quoi encore… ? 
  • Questionnements analogiques : et si c’était comme, cela ressemble à… et donc… ? Comment d’autres secteurs ou univers ont-ils réglé ce type de problème ?
  • Questionnements d’altération : si on changeait d’univers ? de temps ? d’espace ? on résoudrait la question comment ? et si on cassait ? et si on inversait ? et si on supprimait ? et si on agrandissait ? et si on…
  • Questionnements projectifs et oniriques : et si nous avions tous les pouvoirs ? et si je disposais d’une machine magique ? que ferait tel ou tel héros préféré ? 

>> Découvrir la formation : Les clefs du fonctionnement créatif

3 – Dans la phase de développement de l’idée vers le projet, là encore de nouvelles questions vont nous permettre d’avancer

  • Le scénario catastrophe : comment faire pour échouer, comment faire pour que le projet soit rejeté… ? Et alors, quelle parade mettre en œuvre ?  
  • Le questionnement sur les alliés et les ennemis : qui aurait intérêt à ce que vous échouiez/réussissiez ? 
  • Le questionnement sur l’argumentaire : que disent vos concurrents, vos fournisseurs, vos salariés ? Un enfant de 8 ans ? 
  • Le questionnement sur le plan d’action : « Quel serait l’ordre logique, pour mener ce projet dans le temps ? » – « Si vous découpiez le problème en dix morceaux, quel serait le premier morceau très gérable, à entamer demain ? »

Le questionnement créatif a essentiellement pour vertu de décentrer le regard. C’est une sorte d’ouvre-boîte qui nous aide à sortir des ornières mentales qui créent le problème, afin de nous permettre de trouver des solutions nouvelles.

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