Les MOOCs : constat et avenir

Les MOOC est un phénomène très en vogue dans le paysage de la formation à l'échelle internationale. Nous vous offrons un petit résumé des tendances de ce nouveau mode d'apprentissage qui depuis 2012 a débuté sa croissance et est venu révolutionner le monde de l'enseignement. 

Les nouveaux enjeux de la Formation digitale      |   

Les MOOCs, ou Massive Open Online Courses

Que pouvons-nous espérer de l’enseignement et des technologies digitales ?

Ces formations ouvertes et à distance sont en constante évolution, en particulier depuis 2012 et la création de premières plateformes web dédiées. Nous pouvons néanmoins percevoir certaines grandes tendances et lignes directrices de ce phénomène.

Mooc

Qui sont les « MOOCers » ?

Les utilisateurs sont pour la plupart déjà titulaires d’une licence et en majorité des hommes. L’âge médian des «MOOCers» est de 24 ans.

Les taux de réussite actuels sont très faibles. Une écrasante majorité des participants ne termine pas les cours dans lesquels ils sont inscrits et encore moins obtiennent un certificat à l’issue des cours. Près de la moitié des inscrits n’ira même pas consulter les supports de cours.  Le taux de réussite final est inférieur à 7% (Times Higher Education, 2013).

Il est toujours complexe de capter toute une audience et de construire des programmes pertinents pour tous les participants, encore plus dans le cas de plusieurs milliers de participants avec des disparités conséquentes en termes de connaissances et d’expérience.

Souvent gratuit, le participant à la possibilité de s’enregistrer à une session future. L’accessibilité du contenu est donc un facteur important d’échec. Le manque de suivi en est un autre. Un seul professeur ne peut évidemment pas proposer un suivi personnalisé à ses 50 000 participants moyen par session, même s’il peut parfois être accompagné de collaborateurs et d’administrateurs. Dans certains cas, l’évaluation est d’ailleurs faite par d’autres participants.

Les taux de participation augmentent pour les personnes ayant un niveau master ou doctorat, de même pour les participants européens, qui consultent davantage les contenus que la moyenne mondiale, dont près d’un tiers provient d’Amérique du Nord.

Les MOOCs, prémisses d’une révolution digitale

Les MOOCs sont logiquement proposés essentiellement en anglais, et réalisés par des établissements « d’élite » comme Stanford, le MIT, Harvard ou encore Northwestern University. Les universités Nord-américaines sont largement en tête de course mais la démocratisation et la croissance folle de ce concept amène des établissements du monde entier à proposer leur propre MOOC : IE Business School, HEC Paris, National University of Singapore, Tel Aviv University, Ecole Polytechnique, etc.

Les MOOCs font apparaître quelques points intéressants à la fois pour les étudiants et les établissements d’enseignement et les organismes de formation. Le succès de ces nouveaux cours montre l’importance et les enjeux que représente l’enseignement dans les différentes zones du monde.

Les MOOCs sont en première ligne d’une transformation dans le monde de l’enseignement, passant par des technologies digitales. La gratuité du contenu tend également à bouleverser les codes, rendant les cours d’universités et les professeurs prestigieux accessibles librement. Il s’agit donc d’un changement digital d’une part et économique d’autre part.

Un modèle économique viable des MOOC reste encore à définir. Aujourd’hui, ce phénomène est poussé par des organisations à but lucratif et d’autres à but non-lucratif. Néanmoins, l’industrie de la formation continue est par ailleurs touchée par cette révolution, et adapte ses modes d’enseignement. Cela se traduit notamment par la création de nouveaux modules de formation à distance et en « blended-learning », la mise en ligne gratuite de certains contenus de formation pour « mettre en appétit » les futurs stagiaires.

L’essentiel en quelques points :

  • Les MOOCs sont perçus comme des compléments d’enseignements, mais encore insuffisants pour remplacer les modes d’enseignements traditionnels,
  • Les utilisateurs sont en grande majorité des adultes, déjà titulaires d’un niveau licence ou plus,
  • Nécessité pour les organismes de formations de se préparer à une révolution digitale qui se faisait attendre et dont les MOOCs ne sont que la base.

Vers la fin des salles de classe traditionnelles ?

Allant généralement jusqu’à 30 participants par session, les organismes de formation peuvent proposer une adaptation au niveau des participants et à leurs besoins, ainsi qu’un suivi personnalisé. Les MOOCs, avec des taux de réussite faibles, ne constituent pas encore une véritable menace pour les organismes de formation, mais traduisent une nécessité de changement. 


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